Journée des programmes en EPS : faire le point sur les projets de programmes.

Le 28 avril 2015 le SNEP-FSU Alsace organisait une journée des programmes avec l’ambition d’investir le domaine pédagogique et de répondre aux préoccupations actuelles. Avec quarante professeurs d’EPS présents, le SNEP-FSU Alsace a débattu des dernières propositions de programmes, en faisant en sorte que les collègues s’approprient le débat au moment où nous sommes amenés à donner notre avis. Lire la suite….

 Après une présentation des projets de programmes pour les cycles 3 et 4, des échanges ont eu lieu pour que chacun puisse exprimer son ressenti à la lecture des projets. De nombreuses interrogations se sont exprimées : le découpage des cycles n’isole-t-il pas la classe de 6ème ?, comment comprendre les différences conceptuelles et de présentation dans le volet disciplinaire entre le cycle 3 et 4 ?, que deviennent les niveaux ?, comment gérer une liste d’APSA et des groupements d’activités ? quelle place l’enseignant concepteur d’EPS devra-t-il retrouver, sur quels moyens allons-nous organiser l’interdisciplinarité ?, … Autant de préoccupations qui démontrent que les enseignants sont intéressés par le sujet et souhaitent y voir plus clair.

De toute évidence certaines incohérences perturbent la lisibilité des projets, mais des aspects semblent aller dans le bon sens et le SNEP-FSU a voulu apporter une lecture approfondie.

Tout d’abord il convient de prendre en considération l’articulation du socle et des programmes, qui oblige à les associer pour en comprendre la cohérence. Si cette structure n’est pas celle que le SNEP a soutenue, il est évident qu’elle s’est imposée dans les travaux du CSP. C’est notamment dans cette filiation que l’on retrouve, de manière détournée, les « compétences méthodologiques et sociales ». Mais c’est également au travers de cette interdépendance que les éléments de culture des APSA sont reconnus et s’affirment au sein des programmes.

Force est de constater que les textes proposés sont difficiles à cerner et il n’est pas évident de percevoir leur cohérence. Une harmonisation des cycles s’impose pour déterminer des éléments de progressivité, tout en veillant à ne pas rééditer l’erreur d’une progression linéaire qui n’a pas de sens dans les apprentissages. Ne faut-il pas nous défaire d’une logique mécanique, issue d’une conception curriculaire qui envisage la formation de l’élève comme un empilement de connaissances ?

A la lecture des projets une notion doit susciter notre intérêt, car il ne faut pas sous-estimer l’opportunité offerte de redonner l’initiative aux équipes pédagogiques. Certaines critiques soulèvent l’imprécision des programmes ou regrettent les groupes d’activités, mais on peut aussi y voir la volonté du CSP de permettre aux enseignants de retrouver leur liberté pédagogique. Après quelques années d’expression de la matrice disciplinaire, réduisant l’enseignant à un rôle d’applicateur, c’est l’occasion de le réhabiliter dans celui de concepteur. Cela nécessitera de retrouver des mécanismes nouveaux pour chacun, mais aussi au sein des équipes, afin de se réapproprier un élément fondamental de notre métier.

            Cette journée des programmes a été l’occasion d’organiser une rencontre et d’offrir un lieu d’échanges dont ont besoin les enseignants d’EPS, pour construire eux-mêmes les éléments de compréhension des enjeux actuels autour des programmes. C’est à travers ces moments précieux que le SNEP peut être à l’écoute de ses militants et peut continuer à travailler pour enrichir ses propositions, ce qu’il fait depuis longtemps sur ce sujet.

Pour le SNEP Alsace c’est également une date clé, qui nous incite à renforcer nos actions dans le domaine pédagogique. Avec le soutien des collègues qui seront amenés à participer à d’autres rencontres, nous souhaitons installer un espace de réflexion sur les questions qui concernent le cœur de notre métier.

Emmanuel ROEHRIG, membre de la commission pédagogique nationale du SNEP-FSU

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